Les acariens : Biologie, reproduction et alimentation
Biologie
Les acariens tirent leur nom d'un mot d'origine grecque qui signifie insécable, en d'autres termes, trop petit pour être coupé !
L'essentiel est là : leur caractéristique principale est bien leur taille, infiniment petite, les rendant la plupart du temps invisibles à nos yeux.
Les acariens sont un taxon d'arachnides, c'est-à-dire qu’ils sont une sous-espèce des araignées et regroupent divers individus comme les tiques et les aoûtats, pour citer les plus connus.
A travers le monde, on recense officiellement 50 000 espèces, mais en réalité on estime que ce taxon compte plus d'un million d'espèces. Ils ont conquis tous les milieux climatiques, grands froids ou chaleurs tropicales, ils sont partout ! Ceci est expliqué par la grande diversité de leurs conduites tant en terme d'alimentation que d'habitat.
Les acariens ont une physiologie particulière
Les acariens ont une morphologie très particulière, en raison de la fusion des différentes parties de leur corps. Il existe peu de segmentation sur leur corps, sauf pour les appendices et pièces buccales. Si les tiques sont largement visibles à l'œil nu et peuvent atteindre 2 cm, la majorité des représentants de leur ordre, ne mesure que quelques micromètres, de 0.2 à 0.4 µm. Pour vous faire une idée, le micron est mille fois plus petit que le millimètre...
Les acariens ne possèdent pas de système vasculaire qui gérerait le transport de leur sang, ainsi ce dernier est en contact direct avec leurs organes. De la même manière, chez les sarcoptides (responsables de la gale)par exemple, il n'existe pas d'organe voué à la respiration, celle-ci étant assurée par leur peau. Ils respirent par des orifices positionnés de chaque côté de leur corps.
Les acariens parasites, quant à eux ne possèdent pas d'yeux. Pour se substituer à eux, ils ont des poils sur les extrémités de leur corps, en un nombre précis selon l'espèce, qui leur servent à se guider. Quand ils ont des yeux, ils peuvent en posséder jusqu'à deux paires ! Femelles et mâles sont physiquement très différents, les mâles ont systématiquement ou une plusieurs paires de pattes plus développées que les femelles et les jeunes. Ces pattes présentent une grande diversité de formes, selon l'utilisation qu’elles ont, elles sont prévues pour marcher, nager, s'accrocher ou ramper. A leur extrémité on trouve soit des griffes, soit des soies (gros poils longs brillants et rigides), voire des ventouses. Grâce à cela, ils assurent un maximum d'agrippement et résistent à l'aspiration. Ils sont petits mais costauds….
Nombre d’acariens évoluent dans le sol ou dans l'eau, il en est également beaucoup qui vivent avec ou sur des êtres vivants, qu'ils soient animaux ou végétaux. Les acariens ne volent pas et à la vue de leur petite taille, ils ne conquièrent pas les continents par la marche, mais simplement en se faisant transporter par des hôtes divers et variés. Les scarabées peuvent parfois et à leur insu déplacer jusqu'à 500 acariens.
Ce comportement s'appelle la phorésie, et consiste à se faire transporter par un hôte sans pour autant partager autre chose. Ils pratiquent aussi bien fréquemment l’endoparasitisme et c'est leur comportement le plus connu. Dans ce cas l'acarien entraine des conséquences plus désagréables, puisqu'il s’insère dans son hôte, se nourrissant de ce dernier, pouvant conduire à la mort de la plante, l'animal ou l'homme qu'il a envahi. Il est à noter que ceux-ci n'aiment pas l’altitude puisqu'on remarque qu'ils sont absents au-dessus de 1800 mètres.
Reproduction
La majorité des acariens est ovipare et la plupart pratiquent la parthénogénèse. C'est-à-dire que les femelles ont la capacité de se reproduire sans fécondation. Dès lors que les conditions favorables à leur reproduction sont réunies, celle-ci se fait à grande vitesse. Pour cela, ils ont besoin d'un taux d'humidité compris entre 65 et 80% et une température comprise entre 20 et 30°C. Dans le cas où l'environnement se refroidit, loin de mourir, ils se mettent en latence, patientant calmement jusqu'à ce que les conditions redeviennent clémentes à leur développement. En revanche ils ne supportent pas un milieu sec, c'est la mort assurée. Voilà pourquoi l'altitude est leur ennemie, l'air n’est pas assez humide. Les acariens sont absents des milieux montagnards, ils ne survivent pas à plus de 1500 mètres.
Les acariens ont bien des particularités sexuelles
Les acariens ont des ventouses copulatrices sur la partie postérieure de leur abdomen qu'ils utilisent lors de l'accouplement! Les mâles ont parfois plusieurs paires de testicules, mais qu'un seul pénis, qui, au regard de leur taille peut sembler totalement démesuré ! Les femelles quant à elles sont fécondées via leur anus, lorsqu'elles sont encore au stade de nymphe et pondent lorsque leur dernière mutation en adulte a lieu. D'ailleurs cette dernière mue intervient soit au cours de l'accouplement, soit très peu de temps après, puisque la ponte est faite par l'adulte. Chez certaines espèces enfin, les organes génitaux se trouvent sur le dos !
Après la ponte des œufs survient l'éclosion laissant apparaître une larve à six pattes, ensuite une nymphe à huit pattes laisse place à l'adulte. Les larves étant proches à la fois par leur physique et leur comportement social et alimentaire des adultes, on dit que leur métamorphose est incomplète.
Les mues des acariens sont également spéciales
A chacune d'elle, l'acarien devient inerte comme s'il était mort. En réalité il n'en est rien ; dans son intérieur s'opère une révolution qui conduit à la concentration et à la résorption de tous ses organes dans son tronc. Le nouveau corps se développe jusqu'à complète transformation, alors l'ancien corps se fend, laissant place au nouvel acarien. Ce phénomène a été vérifié chez tous les acariens.
Leur durée de vie est plutôt courte, environ 2 à 3 mois. Une fois adulte, les femelles pondent chacune pour renouveler la population. Selon l'espèce, elles peuvent pondre 20 à 80 œufs ou alors 100 000 œufs sur une période de quelques semaines uniquement.
Une alimentation riche et variée
Leur régime alimentaire est aussi riche et varié que le nombre de leurs espèces.
Certains sont phytophages, d'autres hématophages, lymphophages, et bien entendu détritivores, c'est-à-dire qu'ils se nourrissent de nos détritus physiologiques. Les substances sont digérées et transformées grâce à des enzymes que leurs glandes salivaires sécrètent. Dans une pièce où l'hygrométrie est supérieure à 85%, les acariens mangent 5 fois plus, donc produisent 5 fois plus de déjections. Et enfin, ils sont eux-mêmes sur la carte de leur menu favori, car oui, les acariens sont cannibales et n'hésitent pas à transformer votre literie en champ de bataille pour se dévorer mutuellement. D'autres encore sont utilisés pour tuer et se nourrir de leurs congénères, c'est le cas du phytoseilus.